L’idée d’un jardin thérapeutique fait partie intégrante du projet d’établissement. En effet, la maison de retraite des Monts du Matin a été conçue dès le départ pour épouser au mieux son environnement, tirer profit de la très belle vue du site, et profiter des espaces extérieurs pour permettre aux résidents principalement ruraux de retrouver leurs habitudes de vie en jardinant.
Notre jardin est composé de trois jardinières :
La première est consacrée au jardin potager avec une petite serre pour faire des semis.
La deuxième est réservée aux plantes aromatiques et médicinales.
La troisième est destinée aux fleurs à couper pour fleurir la résidence.
Les résidents sont sollicités pour arroser et cueillir des plantes dans les trois jardinières, mais le potager est celui qui est destiné principalement à l’activité jardinage : désherber, planter, semer, arroser, voir pousser, éclaircir, cueillir…. Les jardins sont thérapeutiques et conviviaux. Le simple fait de porter une attention involontaire à la flore, met les sens en éveil. Ils sensibiliseront à l’environnement et donneront le désir d’en prendre soin, ils feront émerger un «sens commun».
Les personnes âgées, en EHPAD ont besoin d’être sollicitées par le vivant. Il suffit de voir leur regard pétillant devant un enfant ou un nouveau-né, pour comprendre le besoin de vitalité des personnes en fin de vie. Les plantes jouent également ce rôle nourricier. Avant même de se récolter, une plante se donne à voir. De la graine à la pousse, de la fleur au fruit, la croissance d’une plante est évocatrice.
La «thérapie horticole», permet de tisser un lien entre la plante et la personne. Elle permet de retrouver un lien avec le végétal, et plus largement avec le vivant. Pour des personnes esseulées, qui ont parfois des difficultés à entrer en relation, les plantes peuvent jouer un rôle de médiation. Le jardin pourra ainsi devenir un autre sujet de discussion, un autre objet d’attention et de soin. Le jardin relie, non seulement aux autres, mais aux éléments, aux sens et à soi-même. De plus, il fait travailler la mémoire. De ce fait, il convient tout particulièrement aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les ateliers sont participatifs. Ils font travailler le geste, la mémoire et l’imaginaire. Ils sont adaptés au public et aux saisons. Un jardin ne se fait pas tout seul, c’est le lieu d’une rencontre vivante entre les hommes et la nature. Cette rencontre est au cœur de notre démarche.
L’activité jardin répond aux objectifs définis dans le projet d’accompagnement personnalisé des résidents intéressés. Ainsi, cette activité permettra à chacun de répondre à des besoins spécifiques : par exemple, pour un résident très expérimenté en jardinage et ayant besoin d’être valorisé sur le plan narcissique, le jardin sera le moyen pour lui de donner des conseils, de montrer comment il faut s’y prendre, pour un autre ce sera l’occasion d’évoquer des souvenirs qui lui font du bien, pour une autre ce sera tout simplement continuer les habitudes de toute une vie, pour un résident désorienté le jardin lui redonnera les repères temporels qui lui font défaut et l’aidera à se repérer dans le rythme des saisons. Pour tous ce sera un moment de plaisir et une activité manuelle qui éveille les sens et stimule la motricité fine.
Ce qui fait la singularité de notre jardin est qu’il est lié à « La ferme de Marie Antoinette » qui accueille des animaux : trois poules, deux coqs, une brebis ainsi que deux poneys Bella et Galopin.
Ce lien entre le jardin et la ferme repose sur la culture de plantes dans les jardins qui sont ensuite données pour alimenter les animaux.
Le pouvoir thérapeutique de la médiation par l’animal découlerait de la relation humain-animal qui contribue à augmenter l’estime de soi et à combler une part de nos besoins psychologiques et émotionnels, comme ceux de se sentir aimé, de se sentir utile, d’avoir un lien avec la nature… Étant donné la sympathie spontanée qu’éprouvent bon nombre de personnes envers les animaux, on considère que leur présence est un important facteur de réduction du stress, un soutien moral pour surmonter un moment difficile (comme un deuil), ainsi qu’un moyen de sortir de l’isolement et de communiquer ses émotions.
La présence de l’animal a un effet catalyseur qui peut contribuer à modifier le comportement de l’individu et servir d’instrument de projection. Par exemple, il se peut qu’une personne qui perçoit de la tristesse ou de la colère dans le regard de l’animal projette en réalité son propre sentiment intérieur sur celui-ci.
Le but est d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence ou de maladie d’Alzheimer en réduisant leur agitation et en augmentant leurs interactions sociales.
La médiation par l’animal selon certaines études pourrait même améliorer l’alimentation, souvent déficiente, des individus atteints de la maladie d’Alzheimer. Elle contribue au bien-être psychologique de ces personnes âgées en jouant sur l’anxiété, l’humeur; en diminuant également le sentiment de solitude. Elle favorise l’interaction entre les participants. La présence de l’animal augmente l’interaction verbale entre les membres du groupe, favorise l’installation d’un climat de confort et les interactions sociales.
De plus, les jardins à vivre de la résidence s’articulent autour :
– « Les vergers de la Drôme » situé entre l’allée le Vercors et l’allée la Barberolle avec un échantillonnage d’arbres fruitiers de la région (un pommier Golden, un poirier Williams, un abricotier Bergeron, un prunier Quetsche, un prunier Mirabel ainsi qu’un cerisier Burlat).
– « Jardin de l’Unité protégée » avec un parcours sensoriel réalisé en partenariat avec les kinésithérapeutes.
– Les résidents dont c’est le projet d’accompagnement personnalisé sont accompagnés par un membre de l’équipe, vers les jardinières et leur donne les outils de jardinage afin d’arroser, planter, désherber, cueillir…
– Lorsque c’est possible, les jardins thérapeutiques sont le point de rencontres intergénérationnelles : une collaboration avec la maison des Marches située à Bésayes a été mise en place pour permettre à des enfants en grandes difficultés psychologiques et familiales d’échanger avec les résidents autour d’une activité commune : le jardin potager.
Au printemps, nous recevons depuis plusieurs années des écoles qui participent à la Traversée de la Drôme à vélo. Les enfants campent dans les jardins de la résidence après avoir partagé jeux et repas avec les résidents de l’Ehpad.
– En 2014, 32 enfants de l’école de MONTSEGUR SUR LAUZON
– 2015, 24 enfants de l’école de CROZES HERMITAGE
– 2016, 16 enfants de l’école de ST-MAURICE SUR EYGUES
– 2017, 25 enfants de l’école de CROZES HERMITAGE
Ces rencontres intergénérationnelles s’inscrivent dans le projet pédagogique de chaque école. Ce projet intergénérationnel a pour objectif de permettre la rencontre entre nos résidents et des enfants, ce qui en soi procure une grande joie pour nos aînés.
Ces visites permettent également aux enfants de découvrir une maison de retraite, bien souvent méconnue voire inconnue chez les jeunes. Mais l’objectif principal est de permettre un échange entre ces deux générations.
-Des quizz de niveaux de difficultés différents sur la botanique peuvent être utilisés par les enseignants avec leurs élèves.