Les évaluations des capacités cognitives

Au cours du séjour à l’EHPAD, des tests d’exploration du fonctionnement cognitif peuvent être réalisés par la psychologue lorsque la situation d’un résident le nécessite. Ces évaluations rapides ont pour but d’appréhender le fonctionnement cognitif de manière globale d’une part et de mettre en lumière des troubles cognitifs d’autre part. Ainsi il est plus aisé de suivre l’évolution des troubles cognitifs de manière objectivée et de souligner les capacités préservées ou celles altérées. Il est important de souligner que ces évaluations ne s’utilisent qu’en complément d’un examen clinique.

Voici les principales utilisées :

– Le Mini-Mental State Examination (MMS) est une évaluation des fonctions cognitives telles que la mémoire, l’orientation spatio-temporelle, le langage et les praxies.

Ce test se compose de 30 questions réparties en 6 catégories, on cote un point par question, ce qui permet d’obtenir un score sur 30 points.

Ce score est pondéré en fonction de l’origine socio-culturelle du résident, de son niveau d’étude ou encore de la durée du test. Cette évaluation participe à mettre en lumière les capacités cognitives altérées ou préservées, ce qui nous servira de référence dans le dépistage de troubles cognitifs, à qualifier la sévérité d’une démence ou encore à appréhender la rapidité d’évolution d’une démence.

[Exemplaire vierge MMS]

– L’Inventaire Neuropsychiatrique pour les Équipes Soignantes (NPI-ES) a pour but de recueillir des informations sur la présence de troubles du comportement chez des patients souffrant de démence en institution. Le NPI-ES se base sur les observations de l’équipe soignante impliquée dans la prise en charge du résident au quotidien. Cette évaluation s’axe autour de 10 domaines comportementaux (ex : la présence d’hallucination(s), d’agitation ou d’agressivité, d’apathie, d’anxiété…), et de 2 variables : la fréquence et l’importance du trouble du comportement.

Une fois ces domaines explorés, les soignants se questionnent sur le retentissement de ces troubles du comportement sur leurs tâches professionnelles : est-ce que ceux-ci demandent aux soignants un effort supplémentaire, demandent plus de temps, les déstabilise sur le plan émotionnel…

Mieux cerner ces troubles et leurs conséquences permet aux soignants d’appréhender le fonctionnement du résident et de s’adapter en conséquence.

[Exemplaire vierge L’Inventaire Neuropsychiatrique]

– Le Test de l’Horloge. Pour cette évaluation il est demandé au résident d’insérer les chiffres dans le cadran d’une horloge, afin de dessiner les aiguilles indiquant une certaine heure. Cependant, il existe un certain nombre d’aspects pratiques que nous devons considérer à propos de cette tâche (apparemment) si simple. Tout d’abord, le résident devra comprendre l’ordre demandé, planifier, faire attention à sa performance motrice, ajuster sa perception visuelle, sa coordination…

Le but de cette évaluation est d’évaluer les capacités visuo-constructives et de planification fréquemment impactées dans les pathologies neurodégénératives.

[Exemplaire vierge Le Test de l’Horloge]

– Les 5 mots de DuboisCette évaluation comprend plusieurs temps : il est demandé au résident d’apprendre une liste de 5 mots, d’en faire un rappel immédiat. Puis de restituer le maximum de mots après une tâche de distraction. Ce test évalue les capacités mnésiques épisodiques. Le test des cinq mots a pour objectif d’évaluer de façon rapide la performance de la mémoire épisodique.

[Exemplaire vierge Les 5 Mots de Dubois]

Ces évaluations cognitives et comportementales en EHPAD participent notamment à objectiver certaines observations des équipes soignantes qui accompagnent au quotidien le résident. Elles permettent de mieux comprendre et d’appréhender le fonctionnement du résident afin d’adapter sa prise en charge et son accompagnement dans sa vie quotidienne et ses activités. Mettre en lumière certaines difficultés du quotidien nous aide à mieux accompagner chaque résident. Ces évaluations peuvent également avoir des objectifs tels que confirmer ou infirmer la nécessité d’accueillir un résident en « unité spécifique protégée » ou de lui permettre de bénéficier d’une prise en charge en pôle d’activités et soins adaptés (PASA).

Cependant, ces tests n’ont pas de valeur de diagnostic, elle permettent seulement à l’orientation des investigations médicales permettant un diagnostic.